Népal

La vallée de Katmandou – Face A

Katmandou la hippie, Katmandou la mystérieuse, Katmandou la spirituelle… Pour nous, comme pour une génération de voyageurs, la capitale népalaise est le terminus de 11 mois de vagabondage à travers l’Asie et c’est à Katmandou que nous marquons l’arrêt le plus long de notre voyage : un mois entier, que nous consacrons à faire du bénévolat dans une petite ONG locale de défense des droits des femmes.

Manifestation pour les droits des femmes dans les rues de Katmandou
Formation informatique RUWON Nepal

Paradoxalement, Katmandou est l’endroit où nous prenons le moins de plaisir à poser nos valises. La ville a beau avoir un nom évocateur, d’entrée de jeu, drapée dans un épais brouillard et au bord de la suffocation, elle n’incite pas à un arrêt prolongé. Dehors il fait jaune et poussiéreux, un drôle de temps irrespirable, aux contours flous. Le trafic incontrôlé, les gaz d’échappement, la fumée des briquèteries et des feux de forêt forment un cocktail explosif qui propulse Katmandou dans le peloton de tête des villes les plus polluées au monde.

Rues de Katmandou

Les premiers jours qui suivent notre arrivée, la ville nous tape sur les nerfs. Nos déplacements quotidiens sont laborieux, nos oreilles bourdonnent à force de klaxons-pouet-pouet et nos dents crissent sous l’effet des nuages de poussière en suspension (peu de rues sont asphaltées et les travaux de reconstruction vont grand train), tant et si bien qu’à peine débarqués, nous rêvons déjà de nous carapater dans les montagnes.

Rue de Katmandou

Mais alors… faut-il zapper Katmandou ? Certainement pas ! Malgré tous ses défauts, Katmandou conserve quelque chose d’envoûtant et une fois passés nos premiers jours en apnée, on prend curieusement plaisir à se laisser happer par cet univers bouillonnant, scruter Katmandou dans ses moindres détails, grimper sur ses collines, la surplomber avant de plonger dans ses entrailles, s’y fondre, visiter ses échoppes, s’attabler dans ses restaurants, s’engouffrer au milieu de ses ruelles congestionnées, arpenter ses marchés, suivre les anciens chemins hippies et mieux en dévier pour goûter au tempo de la ville moderne. Bref, une fois dépassée notre première impression, nous nous laissons gagner par la frénésie de cette ville inclassable, bien moins inintéressante que certains voudraient le faire croire.

Une place à Katmandou
Trois sadhus Pashupatinath
Saison des moissons Katmandou

Dans cet article, nous vous emmenons au cœur du tourbillon népalais, en images autant qu’en mots, visiter les incontournables et plonger au milieu du flot quotidien. Et parce qu’elles font de parfaits échappatoires au chaos de Katmandou, nous vous proposons également une virée par les villes voisines de Patan et Bhaktapur, moins oppressantes.

Katmandou, une capitale plurielle

Avant d’attaquer la visite de la ville, deux mots d’histoire (pas plus) pour planter le décor.

Jusqu’au XVIIIe siècle, le Népal « connu » se limite peu ou prou à la vallée de Katmandou, composée de trois cités États concurrentes : Basantapur (Katmandou), Patan et Bhaktapur. Au centre du jeu se trouvent les Newars, le groupe ethnique dominant dans la vallée, des bâtisseurs de génie et artisans aux doigts d’or passés maître dans le travail de la brique, du bronze, du bois et de la pierre.

Architecture traditionnelle newarie Katmandou
Architecture traditionnelle newarie Katmandou

« Katmandou » (les trois cités qui la composent) fait fortune grâce à son positionnement stratégique sur les routes commerciales trans-himalayennes. Les Newars naviguent le long des pistes caravanières reliant l’Inde et le Tibet, emmagasinant des savoir-faire et développant en retour un art dont la réputation s’étend à travers toute l’Asie. Sous leur influence et celle des rois de la dynastie Malla, au pouvoir pendant près de 500 ans (du XIIIe au XVIIIe siècle), la vallée de Katmandou devient un important centre artistique et culturel.

Architecture traditionnelle newarie Katmandou

Quand à partir du XVe siècle Basantapur, Patan et Bhaktapur se lancent dans une compétition acharnée pour ravir le titre de la cité la plus éblouissante, des palais fabuleux, des temples étincelants et des pagodes majestueuses sortent de terre par milliers.

Stupa de Bodnath Katmandou

Aux vieux bâtiments médiévaux magnifiquement décorés, aux temples ourlés de drapeaux de prière, se superpose aujourd’hui la ville moderne et sa cohorte d’immeubles sortis de terre comme des champignons, dans un flou urbanistique et administratif souvent complet. Des constructions accumulées à la va-vite, précaires et instables, balayées par les tremblements de terre et aussitôt reconstruites. Avec plus d’un million d’habitants et une croissance démographique exponentielle, Katmandou s’étend de façon anarchique, engloutissant au passage les localités voisines (Patan, Bodnath, Pashupatinath…).

Une place à Katmandou
Une place avec stupa Katmandou

Katmandou se niche tout entière dans ces contrastes et cette juxtaposition d’époques et d’architectures : des carrefours encombrés jouxtent des cours tapissées de pavés moussus dérobées aux regards ; des centres commerciaux aseptisés côtoient des places centenaires bordées de temples sophistiqués en briques cuites… Vous vous en rendrez vite compte : visiter Katmandou revient à faire l’expérience d’un bric-à-brac de mondes enchevêtrés. En route !

Première étape : les incontournables

| Thamel : la plaque tournante du tourisme dans la capitale

Tout commence généralement à Thamel, au nord de Durbar Square, la place du palais royal. Thamel, pour brosser son portrait à grands traits, est un agglomérat de petits hôtels, restaurants, boutiques de souvenirs, magasins de sport, échoppes fourre-tout, bars, boulangeries à l’européenne, agences de trek et bureaux de change autour desquels gravitent les touristes fraîchement débarqués dans la capitale.

Si Thamel est aujourd’hui le point de chute des visiteurs étrangers, à la grande époque de Katmandou, ce rôle revenait au quartier qui borde Durbar square sur son flanc sud. Dans les années 1960/1970, des milliers de jeunes hippies aimantés par la spiritualité et le haschich bon marché élisent domicile sur « Freak street », une rue étroite connue localement sous le nom de Jhochhe, où un thé au citron et une part de gâteau chocolat/haschisch se monnaient une roupie et demi (10 centimes d’euros). « Freak street » est alors l’étape finale sur la route de Katmandou et le repère de tous les marginaux du monde.

Devantures sur Freak Street Katmandou

Tout change à la fin des années 1970 avec l’adoption d’une législation anti-drogue draconienne et la fin de la vente libre de cannabis. De capitale du haschisch, Katmandou devient celle des alpinistes et des trekkeurs qui se délocalisent sur Thamel à partir des années 1980. Impossible aujourd’hui d’y couper, Thamel fait figure d’incontournable dans tous les guides de voyage… Pourtant bof bof bof, nous n’avons pas accroché avec l’ambiance du quartier, trop bondé et internationalisé à notre goût. Faites-y un tour si vous avez besoin d’équipement de dernière minute, si vous avez des souvenirs à ramener ou si vous êtes en mal de repères (et de pizzas). Si vous recherchez le dépaysement, allez plutôt trainer vos baskets un peu plus loin…

Snowman Cafe Katmandou

« Freak street » est passée de mode mais la rue garde encore quelques traces de ses années hippies. Le Snowman Cafe (ouvert en 1965), dernier bastion des années hash et machine à remonter le temps, a ses murs jaunis par la fumée des cigarettes et près de 60 ans de dessins, poèmes et états d’âmes gribouillés de toutes les manières possibles. Vous y trouverez toujours les meilleurs gâteaux en ville

| Durbar square : le cœur historique de la ville

Poursuivons donc vers le sud. Une fois quitté Thamel et l’écheveau de ruelles qui compose la vieille ville, on rejoint Durbar square, le centre historique de Katmandou, un vaste ensemble de temples et de palais interconnectés façonnés entre le XIIIe et le XVIIIe siècles.

En 2019, la place du Palais royal (durbar : « palais » en népalais) est un vaste chantier parsemé de tas de briques et d’étais en bois, servant de béquilles aux bâtiments toujours tremblotants. Le tremblement de terre de 2015 a lourdement endommagé la place et ravagé bon nombre de ses temples et palais, pour certains déjà retapés à la va-vite à la suite du séisme de 1934. Les travaux de reconstruction progressent, mais avec beaucoup plus de décontraction (et moins d’efficacité…) qu’à Patan et à Bhaktapur.

Durbar Square Katmandou

Ceci explique peut-être que nous ayons trouvé la place du Durbar de Katmandou impressionnante, certes, mais moins époustouflante que celles des localités voisines, d’autant que la foule y est dense et les rabatteurs nombreux (les pigeons plus encore…). L’endroit reste malgré tout idéal pour s’imprégner des traditions népalaises, admirer les prouesses architecturales newaries et regarder la vie qui se déroule sur la place depuis les escaliers conduisant aux pagodes.

Durbar Square Katmandou
Durbar Square Katmandou

Visiter Durbar Square : conseils pratiques

L’accès à Durbar square est en théorie payant pour les touristes étrangers, qui doivent débourser 1 000 roupies pour pouvoir déambuler sur la place et accéder au musée Tribhuvan, situé dans les murs du palais royal. Il est néanmoins possible de bénéficier d’un permis d’entrée extensible, qui couvre la durée du visa népalais. Pour l’obtenir, rendez-vous au bureau des visiteurs à proximité du Kumari Bahal, avec passeport et photo d’identité.

La place du Durbar est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco et regorge de temples. Si vous ne savez pas par où commencer, privilégiez :

KAL BHAIRAV : immense statue noire représentant la forme courroucée de Shiva ;

HANUMAN DHOKA : l’ancien palais, habité par la famille royale jusqu’au XIXe siècle ;

TALEJU MANDIR : le temple le plus imposant de Katmandou, surplombant la place de toute sa hauteur ;

KUMARI BAHAL : la résidence de Kumari devi, l’incarnation vivante de la déesse Taleju. Pour les Népalais, la déesse prend les traits d’une fillette non pubère (la petite « Kumari »), repérée parmi des centaines de « candidates » à travers tout le pays et désignée à l’âge d’environ trois ans, selon des critères bien précis et au terme d’une série d’épreuves. Taleju compte au total une dizaine d’incarnations dans le pays : des Kumari royales adulées par la population, comme à Katmandou, Patan et Bhaktapur, et des Kumari « locales », connues à l’échelle d’un quartier. A Katmandou, la jeune Kumari (la plus vénérée d’entre toutes) se montre au balcon du Kumari Bahal tous les jours entre 9 h et 11 h (en théorie, et à condition qu’un tour organisé se présente dans la cour…). Mais interdiction de la photographier ! Les Népalais ont de leur côté un accès direct à la déesse, auprès de laquelle des offrandes sont déposées. A défaut d’apercevoir la fillette, passez au moins une tête dans la cour du Kumari Ghar pour admirer les boiseries de la « prison dorée » : elles sont de toute beauté…

| Swayambhunath – aux origines de la vallée de Katmandou

Prenons maintenant un peu de hauteur. Perché sur une colline à 2,5 km à l’ouest de Durbar square, le stupa de Swayambhu surplombe une volée de 365 marches (paraît-t-il, nous ne les avons pas comptées). Retournez-vous une fois arrivés au sommet : la vue sur Katmandou et sa vallée est imprenable.

Swayambhunath est à la fois le monument bouddhiste le plus ancien de Katmandou (son origine est étroitement liée au mythe de fondation du Népal) et l’un des sites les plus importants du pays. Ne vous fiez pas à son surnom de « temple aux singes » : les singes sont bien là, mais les locaux n’apprécient qu’à moitié qu’un de leurs temples les plus sacrés soit aussi bassement désigné !

Le stupa de Swayambhunath est pour tout dire tellement sacré qu’un acte de dévotion effectué sur place rapporterait 13 milliards de fois plus de mérite que pratiqué n’importe où ailleurs (là encore nous n’avons pas cherché à vérifier). Pour ceux qui ne seraient pas assez en forme, ou pas assez motivés, pour avaler les 365 marches conduisant au stupa, il existe heureusement une alternative : une multitude de mini stupas inspirés de celui de Swayambhunath se trouve disséminée un peu partout sur les places de la vallée qui rapporteraient pratiquement autant de mérite…

Stupa de Swayambhunath
Moulins à prière Népal

Mais il serait dommage de manquer une visite sur place. Le complexe est un foisonnement de temples, de pagodons, de minuscules autels et de moulins à prière. Un lieu si compact que nous nous sentons aussitôt happés par le flot des pèlerins, cernés par une foule de dieux et de figures grimaçantes. La moindre sculpture, la moindre chapelle, le plus petit sanctuaire de pierre est ici recouvert d’offrandes : du riz, des morceaux de pâte ou de beurre fondu, des pétales de fleurs ou de la poudre vermillon supposée rappeler le sang des sacrifices…

Site de Swayambhunath à Katmandou

Tout à notre circumambulation (toujours dans le sens des aiguilles d’une montre !), nous nous perdons dans la contemplation des lieux, captivés par le ballet des fidèles et la foule des visiteurs. Moines bouddhistes, pèlerins hindous, touristes en goguette, groupes d’étudiants en quête d’une bénédiction, anciens dos voûtés, gens pressés, gens rêveurs, vieilles roublardes douées en affaires et singes en pagaille… tous se pressent entre les sanctuaires, et peu importe l’appartenance ethnique, la classe sociale ou la religion pratiquée.

Stupa de Swayambhunath
Tout a un sens : les 13 cercles dorés qui surmontent la tour basse et cubique de l’harmika représentent les degrés successifs qui mènent à la connaissance et à l’éveil. L’ombrelle symbolise la royauté et la flèche dorée la flamme de Swayambhu. Quant aux yeux du Bouddha, gravés sur la harmika et fixés sur les quatre points cardinaux, ils perçoivent tout ce qui se dérobe au regard

Visiter Swayambhunath : conseils pratiques

| Accéder à Swayambhunath

Swayambhunath est facilement accessible à pied depuis le centre de Katmandou. L’accès au site, inscrit lui aussi à l’Unesco, est payant : comptez 200 roupies par personne pour les visiteurs étrangers. Si la ferveur religieuse est particulièrement palpable autour du stupa, n’hésitez pas à poursuivre votre visite et à faire le tour de la colline en zigzaguant entre les drapeaux de prière. Sanctuaires et petits pagodons sont éparpillés un peu partout.

| Bodnath : le cœur battant de la communauté tibétaine

Autre jour, autre stupa stup(a)éfiant. A 6 km du centre de Katmandou, le grand stupa blanc de Bodnath (Boudha ou Boudhanath) en impose avec ses 40 mètres de hauteur et ses 100 mètres de circonférence. Des dimensions hors du commun qui lui valent de figurer sur la liste des stupas les plus imposants au monde, et d’être classé (comme une grande partie de la vallée) au patrimoine mondial de l’Unesco.

Stupa de Bodnath
Sculptures et offrandes Bodnath

Si Bodnath était déjà un important site de pèlerinage depuis des siècles et une étape clé pour les caravanes engagées sur la route commerciale reliant Katmandou au Tibet, le lieu est devenu le point de convergence des Tibétains au Népal depuis l’invasion du Tibet par la Chine en 1959. La communauté tibétaine n’a depuis cessé de s’accroître si bien que Bodnath est aujourd’hui considéré comme un des deux grands pôles du bouddhisme tibétain en Asie, avec Dharamsala en Inde.

Stupa de Bodnath

Retranché derrière les drapeaux de prière et les volutes d’encens, à l’abri des hauts murs des monastères et des cafés qui encerclent la place, le stupa de Bodnath a l’allure d’un colossal mandala (ces fameux supports de méditation « géométriques »). Comme à Swayambhunath, chaque élément a une signification précise et les grands yeux bleus du « Bouddha primordial », apposés sur les quatre faces du stupa, scrutent attentivement les visiteurs.

Stupa de Bodnath

A la tombée de la nuit, le stupa est pris d’assaut par une foule de fidèles et de curieux qui se mêlent en un flot joyeux, virevoltant autour de l’immense structure. On retrouve l’ambiance religieuse qui nous avait tant plue lors de notre virée dans le Kham, puis au moment de notre séjour au Ladakh quelques mois plus tôt, dont nous ne nous lassons décidément pas. Des centaines de pèlerins circumambulent autour du stupa blanchi à la chaux – moines aux robes carmins, vieilles femmes aux long cheveux nattés, parées de lourds bijoux en argent et de tabliers multicolores – égrenant des chapelets entre leurs doigts ou se livrant à d’impressionnantes génuflexions, mains jointes au-dessus de la tête. Les drapeaux claquent au vent, les ribambelles de « moulins à prières » tournoient sans répit et les formules sacrées inscrites sur les petits carrés de couleur vives ou imprimées à l’intérieur des cylindres se dispersent vers le ciel étoilé – chaque moulin actionné entraînant la récitation accélérée des formules (un tour équivalant à réciter plusieurs milliers de fois les mantras contenus dans le cylindre).

Stupa de Bodnath

Pour autant, Bodnath n’est pas un monde purement spirituel, déconnecté du chaos ambiant. Le quartier est en plein boom, alignant hôtels bon marché, administrations et commerces, entassés dans des immeubles aussi précaires que disparates.

Les passages couverts qui jouxtent le stupa recèlent eux une multitude d’échoppes où s’amoncellent tout un fatras de bols chantants, bijoux, peintures sacrées/thangkas, lainages et DVD de méditation, l’ensemble donnant au quartier une atmosphère étrange, en particulier en pleine journée quand le nombre des touristes atteint celui des fidèles tibétains…

Petit stupa et assiette de momos à Bodnath

Visiter Bodnath : conseils pratiques

| Accès

L’accès à la place centrale de Bodnath est payant pour les touristes étrangers (400 roupies), mais les voies d’accès sont tellement nombreuses que les gardes débordés se concentrent sur les entrées principales, sans prêter attention aux passages secondaires. Nous ne vous invitons pas à tricher mais nous vous glissons l’info « au cas où » – surtout si vous prenez plaisir à revenir encore et encore à Bodnath…

| Explorer Bodnath

Pour découvrir Bodnath rien de plus simple : commencez par vous joindre à la foule qui tournoie autour du stupa, puis prenez de la hauteur en vous installant à la terrasse d’un des très nombreux cafés/restaurants qui bordent la place (en privilégiant si vous le pouvez la fin de journée). Tout proche du stupa s’élève le monastère de Shechen, où réside Matthieu Ricard une partie de l’année. Bodnath abrite au total une vingtaine de monastères (gompas), sortis de terre ces 60 dernières années grâce aux revenus tirés des commerces du quartier et aux très nombreuses levées de fonds occidentales. La plupart de ces monastères porte le nom de gompas tibétains détruits par les troupes chinoises.

| Se restaurer à Bodnath

Nous avons apprécié l’ambiance du Cafe Caravan qui propose, en plus des incontournables momos, de belles pièces d’artisanat. Dans les environs (en vous éloignant de la place centrale), le Sunshine Baker & Cafe nous a également bien plu.

| Pashupatinath : dans l’antre de Shiva

On quitte Bodnath à pied et on s’enfonce dans des quartiers périphériques à l’urbanisme toujours délirant, en direction de Pashupatinath. Les rues sont un défilé de maisons-cubes bétonnées sans rapport les unes avec les autres, se livrant une compétition féroce en matière de couleurs, de balustrades extravagantes, de façades carrelées et de formes tarabiscotées.

Berges de la rivière Bagmati à Katmandou
Site religieux de Pashupatinath à Katmandou

Le site de Pashupatinath, à 4 km à l’est du centre de Katmandou, possède un CV tout aussi touffu que ceux de Swayambhunath et Bodnath : le temple principal est un des plus vieux temples hindous du Népal et l’un des plus sacrés du sous-continent indien, aussi révéré que l’est Bénarès/Varanasi en Inde.

Site de Pashupatinath à Katmandou

Pashupatinath, la « vallée de l’ombre », est le royaume de Shiva. Un royaume traversé par la rivière Bagmati, qui termine sa course dans le sacrissime fleuve Gange. Comme à Bénarès, les berges servent de lieu de crémation et les ghats (gradins) qui bordent la rivière vibrent au rythme des cérémonies mortuaires. Enveloppés dans des linceuls, les corps se consument au milieu des guirlandes d’œillets orange vif, et les cendres collectées finissent dispersées dans les eaux de la Bagmati. Alliances, bracelets et colliers en or qui n’ont pas fondu partent alors avec les flots boueux, aussitôt collectés par ceux parmi les vivants qui espèrent encore en tirer un petit revenu.

La mort à Pashupatinath est omniprésente et offerte aux regards : mourir et être incinéré sur place permettrait de mettre un terme aux cycles des réincarnations et d’atteindre instantanément le moksha, la « libération », pour les adeptes du dieu Shiva.

Site religieux de Pashupatinath à Katmandou

Les crémations ne sont néanmoins qu’une petite facette de Pashupatinath. Tout autour des ghats se dresse une multitude de temples, de lingams, de statues et de petits sanctuaires squattés par des colonies de singes, et presque tout autant de sadhus, renonçant au monde mais pas aux roupies déversées par les touristes.

Trois sadhus à Pashupatinath Katmandou

Visiter Pashupatinath : conseils pratiques

| Accès

Deux accès sont possibles, par la ville ou par la colline boisée de Kailash qui surplombe le ravin de Pashupatinath (prendre Gauri Ghat comme repère – le chemin est tracé sur Maps.me). Moins fréquentée, cette deuxième option offre des vues plongeantes sur les temples et les ghats en contrebas. Un peu moins de 2 km séparent Pashupatinath de Bodnath ; il est donc facile de naviguer d’un site à l’autre à pied et de combiner les deux visites sur une grosse demi-journée. Comme ailleurs, il faudra vous acquitter d’un droit d’entrée de 1 000 NPR pour accéder au complexe, classé comme il se doit au patrimoine mondial de l’humanité.

| Explorer Pashupatinath

Le complexe est vaste et il est facile de passer du temps à déambuler entre les différents temples et pavillons éparpillés sur la colline et le long de la rivière. Le temple principal, le Pashupati mandir, n’est accessible qu’aux hindous, au contraire des ghats qui sont ouverts à tous. Faites néanmoins preuve de retenue et observez les cérémonies de loin…

Au cœur de l’agitation : la Katmandou du quotidien

Après une bonne rasade de sites Unesco, l’heure est venue de plonger tête la première dans le grand bouillonnement de la vieille ville, au cœur des ruelles tortueuses et agitées coincées de part et d’autre de Durbar square. C’est ici, au sud du très touristique quartier de Thamel, que nous nous prenons à aimer le plus Katmandou, dans ce que la ville a de plus « banal » et de plus fascinant.

Mannequins vêtus de saris dans les rues de Katmandou
Sculptures et condiments en vente
Indra Chowk Katmandou
Temples et autels dans les rues de Katmandou

La vieille ville est un embrouillamini de boutiques surchargées, de minuscules autels de rue recouverts de poudre vermillon, de temples dorés dédiés à tout ce que le Népal compte de divinités hindoues et bouddhistes, de passages dissimulés et de maisons aux fenêtres cernées de pelotes de fils électriques.

Marché à Katmandou
Marchés Katmandou
Personnes se promenant à Katmandou
Yatkha bahal Katmandou

Au milieu de cet enchevêtrement se cachent des dizaines de cours dérobées aux regards : les bahals, des cours intérieures typiques de l’architecture newarie, pavées de briques ou de pierres, autrefois occupées par des communautés monastiques et aujourd’hui bordées d’habitations. Au centre trônent de paisibles stupas utilisés comme lieu de rendez-vous pour papoter avec les voisins et surveiller les enfants qui s’égayent dans la cour. Rétrécie à la taille d’un quartier, Katmandou se fait joyeuse et nonchalante.

Yatkha bahal Katmandou
Sculptures et stupa bouddhistes

De Thamel à Durbar Square

S’il est possible de vagabonder au petit bonheur la chance, avoir quelques repères et objectifs de balade peut s’avérer utile tant certains passages sont indécelables (la plupart des bahals échappe aux regards). Nous vous recommandons d’inclure dans votre promenade :

  • le temple Natyeshwar
  • le temple Seto Machhendranath l l’un des plus importants et des mieux décorés de la vieille ville
  • le temple Ugratara
  • le stupa Kathesimbhu (ou Shree Ghah Chaitiya) l le plus grand stupa du centre de Katmandou, réplique modeste du stupa de Swayambhu (avec la possibilité pour les anciens et les moins vaillants de gagner les mêmes mérites qu’à Swayambhunath, sans avoir à se coltiner la série de marches)
  • le temple Nardevi
  • Itum Bahal l un bahal parmi les plus grands et les plus vieux de la ville
  • Yatkha Bahal
  • Asan Tole l le cœur commerçant de la vieille ville, situé à l’intersection de six rues possédant chacune leur propre spécialisation commerciale. C’est des rues avoisinantes que partaient autrefois les caravanes pour le Tibet. Asan Tole, la place la plus animée de Katmandou, est une explosion de couleurs et d’odeurs, un bazar bourdonnant encombré d’étals de fruits, de légumes et d’épices, de stands noyés sous les ustensiles en cuivre et en acier, où se croisent piétons, cyclistes, deux-roues pétaradantes et charrettes à bras.
  • Indra Chowk l l’autre grand carrefour commerçant, repère des joailliers et des marchands de tissus, dont les châles et les couvertures tapissent les gradins du temple Mahadev.

Au sud de Durbar square, une fois passée Freak street, les touristes disparaissent et Katmandou se déploie à nouveau dans toute sa diversité et son originalité – à nos yeux de flâneurs européens. Par ici, des échafaudages avalent la moitié des rues. Par là, d’immenses tas de briques s’amoncellent attendant d’être utilisés pour remettre sur pied les constructions écroulées.

Échafaudages Katmandou

En poursuivant notre promenade, nous finissons par atteindre les rives de la rivière Bagmati. Katmandou s’estompe alors et les contrastes se renforcent. Les berges sont le théâtre d’un joyeux bric-à-brac. Du linge sèche entre les piliers de temples centenaires reconvertis en habitats de fortune, des chiens, des chèvres et des poulets en liberté squattent les allées de minuscules sanctuaires avalés par la végétation et les quais disparaissent sous des monceaux d’ordure et tout un tas d’objets de la vie de tous les jours, entreposés en pagaille…

Couple lavant des légumes au bord de la rivière Bagmati à Katmandou
Temples Katmandou
Sculpture bouddhiste et fillette au vélo
Vaches près d'un pont et linge mis à sécher

De Durbar Square aux berges de la Bagmati

En partant de Durbar square, glissez un œil au temple Bhimsen et au réservoir Kohiti (Kohiti water tank), avant de partir en quête des différents bahals qui émaillent le quartier (Tukan Bahal, qui possède une réplique du stupa de Swayambhunath construite au XIVe siècle ; Musum Bahal et ses trois cours parallèles ; Ta Bahal). Un crochet par la place Lagan et vous atteindrez les berges de la Bagmati. Ici se nichent une multitude d’anciens temples et sanctuaires oubliés de tous, des arrêts souvent somptueux qui contrastent avec l’immense pauvreté des habitants du quartier issus pour la plupart des castes ouvrières ou arrivés de fraiche date des quatre coins du Népal. Le temple Pachali Bhairav (un sanctuaire à ciel ouvert) et la pagode Lakshmi Mishwar Mahadev, posée au beau milieu d’un bahal poussiéreux, méritent notamment le détour.

Des hippies aux hipsters : Katmandou version branchée

Impossible de terminer ce tour d’horizon de la capitale népalaise sans glisser quelques mots au sujet de la scène artistique locale, et sans présenter une dernière facette de la ville, plus branchouille. Loin de l’agitation, des faubourgs pétaradants, des bâtiments vétustes et des temples de carte postale existe aussi une Katmandou « bobo », prisée des riches Népalais et des expatriés.

Le Baber Mahal Revisited, vieux palais néo-classique restauré, abrite une ribambelle de boutiques de créateurs, hôtels de luxe, restaurant (dont l’institution « locale » Chez Caroline), café et galerie d’art (Siddhartha Art Gallery). Le lieu est situé au sud-est de Katmandou, à proximité de Patan, et ouvert tous les jours de 8 h à 22 h.

Baber Mahal Revisited : restaurant

Vous trouverez le même écosystème haut de gamme/tendance autour du restaurant gastronomique Le Sherpa, qui propose un marché de producteurs le samedi matin et le mercredi soir.

Plus incongru, le Taragaon Museum, bâti par un architecte autrichien au début des années 1970 dans le quartier de Bodnath, est un des premiers bâtiments modernes de la ville. Initialement conçu comme un hôtel, le petit musée privé aimante tous les mordus d’architecture et accueille des événements culturels, des expositions d’art contemporain, une bibliothèque, un café et un marché bio tous les samedis matin.

Les amateurs d’art pourront également pousser les portes du Museum of Nepali Art et de la Kathmandu Art House à Thamel, de la Siddhartha Art Gallery dans l’enceinte du Baber Mahal Revisited (voire plus haut) et de la Nepal Art Council Gallery.

Street art dans les rues de Katmandou
Le street art émerge lui peu à peu dans le sillage d’une campagne lancée en 2013 par Kolor Kathmandu, pour faire de la ville une galerie à ciel ouvert

Enfin, et beaucoup plus connu des touristes, le Garden of Dreams est mis en avant dans tous les guides de voyage. Conçu en 1920 par un aristocrate local qui souhaitait disposer de son propre jardin d’Eden, le « jardin des rêves » a tout d’une oasis instagrammable avec ses pavillons, ses bassins et ses parterres de fleurs soigneusement entretenus. S’y côtoient amateurs de sieste, bouquineurs, couples enlacés tentant de se dérober aux regards et touristes cherchant avec la même avidité à se soustraire au bruit et à la fureur de la capitale népalaise.

Le lieu n’est ni particulièrement dépaysant, ni incontournable, mais si vous cherchez à fuir Katmandou le temps d’une petite heure, gardez l’adresse dans un coin de tête.

Infos pratiques : le Garden of Dreams est situé à deux pas de Thamel. Le jardin est adossé au Kaiser Mahal (un ancien palais), dont les murs renferment une bibliothèque et un petit musée (sans intérêt). Le complexe comprend également un café (le Kaiser Cafe). Le lieu est ouvert tous les jours de 9 h à 21 h. Coût d’entrée : 150 NPR pour les Népalais et 400 NPR pour les visiteurs étrangers.

Visiter Katmandou : derniers conseils pratiques

| Loger à Katmandou

Nous avons été hébergés un mois entier par une famille népalaise dans le quartier de Kapan, au nord de Katmandou. Nous n’avons donc aucun logement à vous recommander pour cette fois.

La majorité des logements se concentre au niveau de Thamel. Cela étant dit, le quartier est loin d’être le plus agréable ou le plus reposant de la capitale. On vous conseille donc de vous écarter un peu. Depuis quelques années, le quartier de « Jhamel » (Jhamsikhel), au sud de la ville, se positionne comme une alternative moins fréquentée et plus respirable que Thamel.

En fonction du temps que vous souhaitez consacrer à la vallée de Katmandou, une autre option peut être de varier les hébergements afin de ne pas vous cantonner au centre de Katmandou. Pour profiter pleinement de Patan et Bhaktapur, passez a minima une nuit dans chacune des deux localités. Vous en profiterez d’autant plus que la circulation est souvent infernale sur Katmandou, et que le trajet d’une ville à l’autre prend rapidement un temps fou. Et si vous ne faites que passer dans la vallée avant de partir en trek, et n’avez aucune envie de vous éterniser, allez donc vous installer du côté de Bhaktapur – notre ville chouchou.

| Se restaurer à Katmandou

Là encore, nous n’avons pas poussé l’exploration très loin, trop contents de profiter de la cuisine familiale. Sur Katmandou, vous trouverez évidemment pléthore de restaurants au niveau de Thamel. Nous vous renvoyons également aux quelques adresses mentionnées ci-dessus, ou à celles ci-après, non testées mais plusieurs fois conseillées : The Bakery Cafe pour les momos, Tukche Thakali Kitchen pour découvrir la cuisine thakali et Le Sherpa pour une expérience gastronomique.

| Se déplacer dans la vallée de Katmandou

Le plus simple est de prendre le taxi, à condition comme toujours de négocier avant de monter – et de tenter d’inciter le chauffeur à utiliser son meter… Amateurs d’applications en ligne, les deux noms à retenir sont Pathao et InDrive (ni Grab ni Uber ne fonctionnent au Népal). Comme évoqué plus haut, les transports en commun sont généralement surchargés et nous avons trouvé difficile de nous repérer…

| Combien de temps consacrer à la vallée de Katmandou ?

Pas moins de 4 jours, à notre humble avis :

  • une journée pour arpenter la vieille ville de Katmandou, découvrir Durbar square et pousser jusqu’aux berges de la Bagmati ;
  • une matinée consacrée à Swayambunath puis un après-midi à Pashupatinath et Bodhnath (à combiner/mixer éventuellement avec la journée précédente) ;
  • une journée passée sur Patan ;
  • et une dernière journée sur Bhaktapur.

| Et pour faire des emplettes et ramener des souvenirs ?

Vous trouverez une multitude de boutiques d’artisans en vous baladant dans les rues de Patan et de Bhaktapur. Concernant les adresses qui nous avaient tapé dans l’œil lors de notre passage, plusieurs ont fermé leurs portes depuis 2019. Deux tirent toujours leur épingle du jeu : Tara Oriental, sur Katmandou, qui propose des vêtements et des écharpes en laine et en cachemire de toute beauté (les prix peuvent paraître prohibitifs mais reflètent le travail réalisé). Beaucoup plus accessible, la boutique Dhukuti, à Patan, met également en avant de belles pièces d’artisanat local.

Patan : l’éternelle rivale

Après avoir sillonné Katmandou en tous sens, nous nous attardons un week-end à Patan. Autrefois capitale d’un puissant royaume, la cité la plus ancienne de la vallée et troisième plus grande ville du Népal est aujourd’hui une quasi banlieue de Katmandou, dont elle n’est séparée que par la rivière Bagmati.

Lalitpur, la « cité de la beauté », comme beaucoup d’habitants continuent de l’appeler (et il ne nous faudra pas longtemps pour leur donner raison), cherche néanmoins encore à se distinguer coûte que coûte de sa rivale de toujours.

Architecture newarie Patan
Palais royal Patan

Le moins que l’on puisse dire est que la réputation de la ville n’est pas usurpée. Patan a longtemps été considérée comme la capitale culturelle et artistique du pays, voire de tout l’Himalaya. Ses habitants ne se lassent donc pas de répéter à qui veut l’entendre que Patan possède les meilleurs artisans de la vallée. Les temples et les bahals les plus somptueux du pays, les époustouflants balcons de bois ouvragés… tous portent la patte des Newars de Patan, qui ont décidément de l’or – du cuivre et du bronze – au bout des doigts.

Sculptures palais royal de Patan
Temple d'Or Patan
Sculptures Durbar Square Patan

Patan est un merveilleux labyrinthe médiéval. Un patchwork délicat, cousu de cours (bahals) connectées les unes aux autres par d’étroites allées, de maisons de brique aux fenêtres finement ciselées, de monastères et de temples pluri-centenaires se fondant dans le décor urbain. En deux mots : Patan a un charme fou.

Vieil homme assis devant un temple de Patan
Durbar Square Patan

Comme ailleurs dans la vallée, l’un des grands atouts de la ville est sa place du Durbar, plus grandiose et mieux préservée encore que celle de Katmandou. La disposition des lieux est plus ou moins la même : une ribambelle de temples d’un côté, un palais royal de l’autre. Les anciens appartements royaux abritent entre leurs murs le musée de Patan, à qui l’on décerne une mention pour le formidable travail scénographique et didactique réalisé.

Promenez-vous d’une cour à l’autre, puis revenez vous asseoir sur l’un des bancs qui émaillent la place pour observer le va-et-vient quotidien, comme le font les habitants de Patan, installés sur les gradins des temples ou adossés au rebord de la fontaine centrale.

Durbar Square Patan
Palais royal Patan
Musée de Patan
Palais royal Patan
Durbar Square Patan
Durbar Square Patan

Au nord de Durbar square, le Temple d’Or (Hiranya Varna Mahavihar de son nom complet) nous en met également plein la vue. Ce petit monastère bouddhiste du XIIe siècle est recouvert de plaques de cuivre doré du plus bel effet. Les lieux sont particulièrement magiques au matin, quand les locaux se pressent pour déposer des offrandes de riz et de fleurs le long des autels.

Autels Patan
Temple d'or Patan
Temple d'Or Patan
Temple d'Or Patan

Visiter Patan : conseils pratiques

Un conseil : ne faites pas comme tous ceux qui se cantonnent à la visite de la place du palais royal (Durbar square) et n’accordent à Patan qu’une demi-journée. Réservez une chambre pour une nuit et prenez le temps d’admirer la ville sous toutes ses coutures : ses temples élimés, ses ravissantes maisons traditionnelles restaurées, et celles qui au contraire s’effilochent et ne résisteront pas longtemps aux assauts de la modernisation.

| Accès

Patan se situe au sud de Katmandou et se rejoint facilement en une petite demi-heure de taxi depuis le centre-ville. Des bus réalisent certainement ce trajet mais comprendre le fonctionnement des transports en commun (et repérer la destination des différentes lignes) nous a semblé un vrai casse-tête.

| Explorer Patan : billets d’entrée

L’accès à Durbar Square et au Patan Museum est facturé 1 000 roupies aux touristes étrangers. L’entrée du Temple d’Or s’élève elle à 100 roupies.

| Où se restaurer / où prendre un café à Patan

Patan est autant réputée pour sa gastronomie qu’elle l’est pour son artisanat. Surtout, ne partez pas sans goûter aux « mithai », les sucreries traditionnelles newaries. L’institution en la matière se niche dans une petite allée à l’arrière du temple de Krishna (Mamarugalli), en plein centre de Patan et à deux pas de Durbar square : la vénérable boutique Shree Nanda Mithai Bhandar accueille les gourmands depuis plus de 165 ans et propose pas moins de 35 sortes de sucreries !

Autre institution en ville : Honacha, un des plus vieux restaurants de Patan. Cette petite cantine très appréciée des locaux propose un éventail de plats traditionnels népalais. Il en existe deux antennes en ville : l’une située juste derrière le temple de Krishna, l’autre à proximité du temple de Bhimsen (tous deux sur Durbar square). Et si vraiment vous n’êtes pas rassasiés, il vous reste encore la possibilité de faire un tour du côté du Nandini Food Court ou de Kwacha, adresses tout aussi réputées et plébiscitées par les habitants de Patan, spécialisées dans la cuisine newarie.

Et pour prendre un café au calme dans un cadre exquis, rendez-vous au Cafe Swotha, au Inn Patan ou au Yala Mandala (à la fois restaurant/café/galerie et boutique de créateur), trois maisons traditionnelles rénovées.

| Où loger à Patan

La petite agence franco-népalaise Cozy Nepal propose des chambres et des appartements à louer à l’intérieur d’anciennes demeures newaries restaurées.

Bhaktapur : le bouquet final

Patan avait mis la barre très haut, Bhaktapur nous subjugue plus encore. Des trois anciennes cités médiévales qui composent la vallée de Katmandou, Bhaktapur est certainement la mieux conservée et celle qui nous étourdit le plus. La formule magique n’est pourtant pas bien différente : un énième Durbar square, tout aussi fabuleux que ses voisins, une myriade de bâtiments médiévaux et de palais élégants, des temples en pagaille et une collection de places ravissantes, à donner le tournis.

Durbar Square Bhaktapur
Architecture traditionnelle Bhaktapur
Temple Bhaktapur
Temple et scultpures Bhaktapur
Musée de Patan
Temple Bhaktapur
Durbar Square Bhaktapur
Durbar Square et pagode Nyatapola Bhaktapur
A deux pas de la place du Durbar, la place voisine, l’animée Taumadhi Tole, propulse fièrement sa pagode (Nyatapola, la plus haute du pays) vers le ciel
Dattatreya Square Bhaktapur
Dattatreya Square et fenêtre du paon Bhaktapur
Un peu plus loin, on déniche place Dattatreya – la plus vieille de la ville – le monastère Pujari Math, dont l’exquise « fenêtre du paon » est devenue un des emblèmes de Bhaktapur
Dattatreya Square Bhaktapur
Scènes urbaines Bhaktapur

Mais Bhaktapur possède un petit quelque chose en plus, et si la ville nous conquiert, c’est aussi parce qu’elle nous offre une plongée dans un Népal étonnamment apaisé, sans circulation cauchemardesque ni coups de klaxon assourdissants (la majorité des rues du centre-ville sont interdites aux véhicules à moteur, ce qui diminue d’emblée le niveau de stress, de bruit et de pollution qui rend la capitale assommante). Bhaktapur a des airs de village et la journée passe à se faufiler le long des ruelles tortueuses et des places médiévales, sans perdre une miette du spectacle urbain.

Maisons et enfants Bhaktapur
Autels Bhaktapur
Bassin Bhaktapur
Entrée de temple Bhaktapur
Bassin Bhaktapur
Ghat Bhaktapur
Immeubles Bhaktapur

Avec près de la moitié de sa population qui vit de l’agriculture, Bhaktapur est un véritable grenier à ciel ouvert. Pratiquement rien ne sépare la ville de la campagne, qui semblent toutes deux étroitement imbriquées. Des ballots de paille s’amoncellent sur les murets de brique. Des guirlandes d’épis de maïs pendent le long des fenêtres et des balcons en bois sculpté, et les places disparaissent sous d’immenses bâches colorées, sur lesquelles sont mises à sécher des montagnes de grains de riz tout juste battus – fin octobre, la saison des moissons bat son plein. Le tout donne à Bhaktapur un charme incroyable et nous, nous ne savons plus où donner de la tête (et de l’objectif).

Récoltes Bhaktapur
Riz mis à sécher sur les places de Bhaktapur
Récoltes et passants Bhaktapur
Saison des moissons Bhaktapur
Saison des moissons Bhaktapur
Saison des moissons Bhaktapur
Saison des moissons Bhaktapur
Saison des moissons Bhaktapur
Femmes et enfants Bhaktapur

Enfin, et parce qu’il faut bien songer à conclure, on vous laisse avec le dernier atout de Bhaktapur : ses artisans. Un petit tour nez au vent vous mènera ici vers un atelier de sculpture, là vers l’échoppe d’un peintre ou d’un potier, avec une probabilité accrue de trouver votre bonheur aux alentours de la place Kumale Tol – le point de ralliement. Si vous avez des souvenirs à ramener, c’est le moment ou jamais. Bhaktapur est l’endroit tout trouvé.

Vendeuse Bhaktapur
Commerces Bhaktapur
Potier Bhaktapur

Visiter Bhaktapur : conseils pratiques

Plus encore qu’à Patan, passez du temps à Bhaktapur et ne vous précipitez pas. La ville la plus décontractée de la vallée mérite mieux qu’un passage en coup de vent. Et si Katmandou vous effraie ou si vous manquez de temps avant de mettre cap vers les montagnes, prenez donc Bhaktapur comme point de chute. Il n’y a pas meileure alternative au tumulte de Thamel et de la capitale.

| Accès

De nombreux bus circulent entre Katmandou et Bhaktapur. Le plus commode est de récupérer un bus au niveau du « Bhaktapur Bus Park » (50 roupies pour les voyageurs étrangers). En taxi, la course vous sera facturée entre 900 et 1 500 roupies, selon vos talents de négociateur.

| Explorer Bhaktapur : billets d’entrée

Pour accéder à la ville, il vous faudra débourser 1 800 roupies – une taxe qui a notamment été fléchée ces dernières années vers la reconstruction des temples et palais détruits suite au tremblement de terre de 2015. Si vous prévoyez de séjourner sur place, munissez-vous de votre passeport et demandez une extension du billet d’une semaine (sans surcoût).

| Où se restaurer / où prendre un café à Bhaktapur

Comme à Patan, pour expérimenter la cuisine népalaise, il faut s’éloigner des grands axes, des cafés touristiques et de l’indéboulonnable trio momos, rit frit et chowmein. Tout se passe dans des ruelles à l’abri des regards, dans de minuscules cantines de quartier (les « khaja ghar« ), planquées et sans apprêt. Comme ailleurs dans la vallée, la cuisine newarie est à la fête et les saveurs du sous-continent indien s’entremêlent avec délice : chaku frémissant dans d’épaisses poêles en fer, amoncellement de sel roti, papad croustillants…

En remontant la route qui serpente du temple Nyatapola en direction du temple Bhimsen, au nord-est, arrêtez-vous par exemple au Shrestha Mithai Bhandar/Lawaju Mithai Bhandar dont la vitrine déborde de sucreries (les fameux mithai). Un peu plus loin, en vous enfonçant dans une petite ruelle à deux pas du temple Bhimsen, vous trouverez une poignée de boutiques spécialisées dans les juju dhau, des yaourts épais et sucrés, confectionnés à partir de lait de bufflonne, devenus une véritable institution en ville (sur Google maps, visez par exemple le Madhikarmi JuJu Dhau Center – mais vous trouverez des vendeurs absolument partout en ville). Les amateurs de kulfi (glace « indienne »), trouveront eux leur bonheur au Kulfi Sansar.

Et côté salé, goûtez donc aux baras (des crêpes à base de lentilles noires) de Aama ko Bara Pasal. Pas d’adresses plus « classiques » à vous fournir : les autres restaurants ou cafés testés ont tous fermé leurs portes depuis 2019.

| Où loger à Bhaktapur

Nous avons passé deux nuits à l’hôtel Vintage Home, propre et bien situé. Pour plus de charme, la Peacock guesthouse est installée dans une ancienne demeure traditionnelle, restaurée avec goût.

Katmandou – octobre/novembre 2019

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *