Népal

Pokhara et la chaîne des Annapurnas : chemins de traverse

Si Katmandou drainait autrefois les foules, Pokhara a depuis quelques années pris la relève : avec son grand lac, sa position idéale au pied des montagnes et son ambiance décontractée tranchant net avec les rues congestionnées et bouillonnantes de la capitale, la deuxième ville du pays aimante trekkeurs et touristes en goguette.

Revers de la médaille : plus la côte de popularité de Pokhara grandit et plus la ville tend ressembler à n’importe quelle destination tendance sur la planète, alignant guesthouses, cafés branchés, restaurants, boutiques de souvenir, agences de voyage et spots instagrammables… Malgré son côté un poil lisse et convenu, Pokhara nous retient néanmoins captifs presque trois semaines entières, semaines que l’on occupe à parcourir la ville (un peu) et gambader dans les montagnes (beaucoup), réalisant coup sur coup deux treks avec vue imprenable sur le Dhaulagiri, le Machhapuchhare et le massif des Annapurnas.

Vous trouverez ci-dessous le récit de notre séjour pokharien-annapurnien mais pour éviter toute frustration nous préférons vous prévenir : nous n’avons usé nos chaussures ni sur le grand tour des Annapurnas, ni au cœur du fameux « Sanctuaire » (Annapurna Base Camp, « ABC » pour les intimes), et nous n’avons pratiquement rien coché des incontournables de Pokhara. Ne vous échappez pas pour autant : nous ne sommes peut-être pas partis à l’assaut des itinéraires les plus mythiques du Népal, mais les chemins que nous avons parcourus, plus confidentiels, n’étaient à coup sûr pas moins grandioses ! On vous raconte tout cela sans attendre.

Machhapuchhare au coucher du soleil
Dhaulagiri et drapeaux de prière
Sommet surplombant le Khayer Lake

– Pokhara : la Mecque du tourisme au Népal –

La liste des choses à faire à Pokhara est à peu près illimitée : initiation au parapente, vol en ULM ou en hélicoptère, descente en rafting, retraite de yoga, stage de méditation, séances de massages, balade en bateau sur le lac Phewa, exploration du temple hindou de Tal Bahari, grimpette vers la World Peace Pagoda, virée vers le lac Begnas, contemplation des chutes d’eau Devi’s Falls ou recherche des points de vue les plus époustouflants sur les sommets…

Point de vue de Sarangkot Pokhara

Au milieu de tout cela, le seul incontournable que l’on choisit de ne pas contourner est une virée au petit matin sur la colline de Sarangkot, d’avis général, le plus beau panorama du coin, qui nous en met effectivement plein les yeux malgré la brume.

Ne comptez donc pas sur nous pour rédiger un guide complet des activités à entreprendre à Pokhara – nous ne ferions d’ailleurs que réaliser un copier-coller des centaines d’articles qui existent déjà en ligne…

Point de vue de Sarangkot Pokhara

Notre séjour à Pokhara tient finalement à peu de choses : marcher à travers les rues encombrées du centre-ville, marcher dans les quartiers périphériques, le long du lac, dans la campagne environnante, de Sarangkot à Pokhara. Marcher et… manger. Puisque nous retrouvons un environnement cosmopolite tourné quasi exclusivement vers le tourisme, nous profitons de notre passage en ville pour changer régulièrement d’horizon et tenter tout ce que Pokhara compte d’adresses et de cuisines : frites belges (Frituur no.1), thali indiens (Desi Tadka), pizzas italiennes (Caffe concerto), crêpes françaises (French Creperie), salades « fusion » (Fresh Elements)… Pour finir par prendre nos quartiers chez Spice Nepal, une minuscule cantine planquée dans un quartier d’habitation qui devient rapidement notre repère et notre principale source de désespoir en cas de fermeture inopinée. Si jamais vous poussez un jour la porte de la gargote, jetez-vous sur les chaat et les paani puri, les meilleurs que nous ayons mangés au Népal.

Lakeside Pokhara

En deux mots : si nous avons apprécié le rythme nonchalant de Pokhara, la facilité avec laquelle les choses s’organisent, la vue magistrale sur la chaîne des Annapurnas et la possibilité de nous balader sans subir les klaxons ou la pollution, nous ne sommes pas tombés amoureux de la ville… Pokhara n’a à nos yeux rien de spécifiquement « népalais » et la ville manque d’attrait historique et culturel. A moins que vous ne prévoyez d’aller en montagne (et donc de vous servir de Pokhara comme camp de base), ou que vous soyez en mal de chill ou de cuisine internationale, nous ne vous conseillons pas de vous éterniser à Pokhara. Le Népal compte une multitude d’endroits plus dépaysants et originaux !

Visiter Pokhara : conseils pratiques

| Où dormir/où manger

Tout se passe au niveau de Lakeside : c’est ici que se concentrent hôtels, cafés, bars, restaurants, boutiques, agences de voyage, banques etc. Pour ce qui est des restaurants, nous vous renvoyons à la liste donnée plus haut mais si vous ne devez retenir qu’une adresse, dirigez vous vers Spice Nepal.
Côté logement, Pokhara compte une profusion de guesthouses et de petits hôtels. Nous n’en avons testé qu’un, le Three Jewels Boutique Hotel, qui nous a bien plu (confortable, propre, joliment décoré et bien situé – aucune fausse note).

| Visites

Bien sûr, tout dépendra de vos centres d’intérêt et du temps que vous souhaitez consacrer à Pokhara, mais nous avons apprécié notre passage au International Mountain Museum, consacré aux peuples montagnards, à la faune et la flore locales et aux grandes expéditions himalayennes. L’ensemble est un peu poussiéreux mais la visite vaut quand même le coup.

Pour le point de vue de Sarangkot, nous vous conseillons de prendre un taxi tôt le matin (avant 8 h) et de revenir à Pokhara à pied. Comptez 30 min de route pour atteindre Sarangkot et un peu moins de 2 heures de marche pour redescendre. Le véhicule vous coûtera environ 1 000 roupies.

– Trek de Panchase : trois jours pour se mettre en jambe –

Pour nous mettre en condition avant d’attaquer nos 10 jours de trekking entre Mohare et Khopra danda, nous décidons de nous dérouiller un peu les mollets dans les hauteurs de Pokhara et de nous lancer dans une randonnée de trois jours de village en village.

A l’ombre des grands itinéraires qui tournicotent dans les Annapurnas, le « baby trek » de Panchase a les faveurs des villageois qui circulent d’un hameau à l’autre, bien plus que celles des trekkeurs. Vous ne trouverez ici aucun randonneur en habits fluo, pas de porteurs surchargés et pas de teahouses non plus – les familles ouvrant directement leur porte aux marcheurs de passage.

Le Panchase trek est un petit trek varié, multipliant les points de vue sur le Dhaulagiri, le Machhapuchhare et les Annapurnas, les passages en forêt sous le couvert épais des rhododendrons et les progressions en balcon, en surplomb d’élégantes rizières en terrasse.

Trek de Panchase chemins de pierre et fougères

| De Kande à Ghatichhina

Plusieurs variantes sont envisageables sur deux jours, trois jours, ou davantage si vous choisissez d’entreprendre une boucle. La version « classique » démarre de Pokhara ; de notr côté, nous optons nous pour un tronçon moins fréquenté encore que l’itinéraire Pokhara-Kande en partant de Kande et en slalomant jusqu’à Ghatichhina.

Le premier jour, le taxi nous laisse peu avant Kande, à 1 heure de route (défoncée) de Pokhara. La première partie du trek suit la piste de jeep jusqu’au village de Badhaure, avant de s’enfoncer en forêt le long d’étroits chemins de pierre filant (presque) droit jusqu’à la crête de Panchase. Il nous faut au total 4 heures 30 de marche depuis Kande pour rejoindre le Happy Heart Hotel, niché dans le hameau de Bhanjyang (également appelé Panchase). Notre objectif atteint, nous passons l’après-midi à lézarder au soleil, avant de profiter d’un coucher flamboyant sur les hauteurs.

Maison trek de Panchase Népal
Village de Panchase Népal
Vallée Népal

Le jour suivant, nous décollons à la lumière de la frontale pour atteindre le Panchase Peak (Panchase Danda) avant que la nuit ne tire sa révérence. Le ciel est dégagé et la vue majestueuse sur les géants du coin, Dhaulagiri et Machhapuchhare en tête.

Machhapuchhare Népal
Panchase Danda vue sur le Dhaulagiri

Nous rejoignons ensuite Damdame à 2 heures 30 de marche de Bhanjyang. Le reste de la journée file à flâner à travers les rizières et les ruelles empierrées du village, bavarder sur les sentiers, photographier Damdame sous tous les angles et disputer quelques parties de rugby et de volley avec les jeunes du coin. Nous faisons aussi la connaissance de Dar Kumari et de sa famille, qui nous reçoivent pour la nuit. La soirée passée à discuter et siffloter des verres de raksi assis tous ensemble autour du foyer rougeoyant, dans la cuisine en terre battue, clôture en beauté notre mini virée à Panchase.

Paysage boisé trek de Panchase
Villages de montagne Népal
Cultures en terrasses et montagnes trek de Panchase
Jeune fille népalaise
Maison Damdame Népal
Garçon village de Damdame Népal

Le lendemain matin, Dar Kumari « Ama » nous fait prendre le chemin de Ghatichhina en nous bénissant selon la tradition népalaise – écharpe passée autour du cou, tika apposé sur le front et œillet d’Inde glissé à l’oreille. 45 minutes de marche et 1 heure 30 de bus plus tard, nous sommes de retour dans notre chambre de Pokhara le cœur léger.

Dar Kumari et sa famille

| Le Panchase trek : un itinéraire à géométrie variable

Le trek de Panchase est un excellent itinéraire de trekking court et sans difficulté, idéal pour s’acclimater en douceur avant de s’engager sur un trek plus long, ou pour découvrir les sentiers népalais sans entreprendre une virée de deux semaines dans les Annapurnas. Autre avantage et pas des moindres : le Panchase trek est encore hors radar et donc très peu fréquenté.

Cultures en terrasses et rizières
Femme népalaise

Trek de Panchase : conseils pratiques

| Itinéraires

Le trek de Panchase est un trek modulable, avec plusieurs chemins possibles. Le plus « connu » relie Pokhara et Kande et peut s’effectuer dans un sens ou dans l’autre. La plupart des trekkeurs semble néanmoins préférer un départ à pied de Lakeside, à Pokhara, avec retour en bus depuis Kande. La première journée permet d’atteindre Pumdi, la deuxième de gagner Panchase (aussi appelé Bhanjyang), et la dernière de rejoindre Kande.

La variante Kande/Ghatichhina, pour laquelle nous avons opté, est moins longue que la version classique avec un peu moins de 30 km de marche au total, contre 44 km pour l’itinéraire Pokhara/Kande. Pour profiter au maximum de l’ambiance des villages de montagne et du logement chez l’habitant nous avons fait le choix de partir sur trois jours (J1 Kande/Panchase via Badhaure ; J2 Panchase/Damdame ; J3 Damdame/Ghatichhina), mais le trek peut tout à fait être réalisé sur deux jours seulement, d’autant que la descente sur Ghatichhina depuis Damdame ne prend pas plus de 45 minutes.

Quelle que soit l’option choisie, ne manquez pas la montée à Panchase Peak (Panchase Danda) pour le lever de soleil sur les sommets. Repérez le sentier la veille et n’oubliez pas d’emporter une frontale si vous tentez « l’ascension » dans le noir (pas de panique cela dit : le chemin n’est ni technique ni exposé).

| Balisage et altitude

Le trek de Panchase ne présente aucune difficulté en termes de « lisibilité » et peut tout à fait être réalisé en autonomie, sans guide ni porteur, à l’aide d’un GPS/Maps.me. L’altitude ne pose pas non plus de souci puisque le point le plus élevé atteint durant le trek ne dépasse pas les 2 500 mètres. Enfin, aucun permis ni aucune carte TIMS n’est nécessaire pour randonner dans le secteur.

| Logements

Pas de teahouses aménagées pour les touristes sur le Panchase trek : le logement se fait en homestay, c’est-à-dire chez l’habitant. A Bhanjyang/Panchase, le Happy Heart Hostel est rustique mais les chambres sont propres, l’ambiance relativement sympa et les repas sont bons (des plats traditionnels pour l’essentiel). L’accueil réservé par la famille de Dar Kumari à Damdame est lui exceptionnel. Si vous le pouvez, prévenez de votre venue en amont via Facebook ou Airbnb (« Village Homestay Panchase ») – Damdame n’est pas si « figé dans le temps » que cela…

| Transports

Des bus circulent entre Pokhara et Kande, ainsi qu’entre Pokhara et Ghatichhina (et inversement). Ceux-ci sont peu confortables et souvent bondés mais ont au moins le mérite d’exister. Comptez par exemple 60 roupies pour effectuer le trajet entre Ghatichhina et Pokhara. De façon alternative, vous pouvez également prendre un taxi pour rejoindre votre point de départ ou d’arrivée ; c’est notamment ce que nous avons fait pour gagner Kande depuis Pokhara (course facturée 2 000 roupies).

– « Dal bhat power, 24 hour » : les Annapurnas hors des sentiers battus –

Deux jours plus tard, on embarque avec Bhim Kulung pour une expédition de 10 jours sur les contreforts des Annapurnas. Nous ne vous détaillerons pas notre virée jour par jour comme nous l’avions fait pour notre expédition au Zanskar, mais nous vous proposons ci-dessous un aperçu de l’ambiance générale du trek et nous vous donnons toutes les informations nécessaires pour naviguer dans la région sans trop subir la surfréquentation touristique.

Maison traditionnelle népalaise
Point de vue de Mohare Danda
Coucher de soleil sur les sommets

| Le choix de l’itinéraire : 10 jours entre Mohare et Khopra Danda

Le Népal compte une quantité tellement phénoménale d’itinéraires de trekking que nous n’avions aucune idée du secteur vers lequel nous orienter ou de l’itinéraire à privilégier avant d’arriver. Nos seuls « impératifs » étaient de ne pas prendre de vol intérieur qui nous téléporterait à l’autre bout du pays, de composer avec une fenêtre de tir relativement réduite avant de commencer notre mois de bénévolat à Katmandou et d’éviter au maximum les grands axes balisés, les foules et les portions de route carrossables.

Notre rencontre avec Prem Rai, dénicheur d’itinéraires bis, baliseur de sentiers pas battus et auteur de plusieurs guides de randonnées dans la région des Annapurnas, nous permet enfin d’y voir un peu plus clair et d’arrêter notre choix. Sur ses conseils, nous décidons d’embarquer pour une dizaine de jours sur le « Khopra trek », l’un des derniers nés dans la région sud des Annapurnas, et tant pis (pour cette fois) pour le trek du Manaslu, qui nous faisait également de l’œil.

Village de Lespar Khopra trek
Forêt de rhododendrons Khopra trek
Point de vue de Mohare Danda Khopra trek

| Et ça valait le coup ?

S’il fallait brosser à grands traits le portrait du trek de Khopra, sans restriction aucune en matière d’hyperbole, nous résumerions nos dix jours de marche à peu près ainsi : des paysages à couper le souffle, une collection de points de vue extraordinaires, de multiples chemins de crête, des couchers et des levers de soleil à tomber à la renverse, une quantité astronomique de « lemon ginger honey tea » ingurgitée, un régime alimentaire composé quasi exclusivement de dal bhat (le plat national népalais) et un mantra qui tourne en boucle sur les sentiers (« dal bhat power 24 hour »), un apprentissage du népalais accéléré (bistarai bistarai : « slowly slowly » ; jam jam : « let’s go »), un même air fredonné en continu d’un refuge à l’autre, des nuits glaciales et quelques douches chaudes, des champs de blé et de millet à foison, de coquets villages magars accrochés aux pentes, des forêts majestueuses tout en arabesques, mousses et fougères, de splendides rizières en terrasses parées de couleurs automnales, une poignée de yaks amateurs de bambous, des rhododendrons centenaires aux troncs tarabiscotés et l’Himalaya qui, une fois de plus, nous ensorcelle.

Village de Lespar Khopra trek
Etang dans la brume Khopra trek
Forêt et montagne dans la brume trek de Khopra
Coucher de soleil Mohare Danda
Khopra Danda vue sur le Dhaulagiri
Vue depuis Khopra Danda
Khayer Lake trek
Montagnes Népal
Coucher de soleil sur les sommets Népal
Coucher de soleil sur les sommets Népal

Vous l’aurez compris, nous n’avons pas regretté un seul instant d’avoir sollicité l’aide de Prem et nous en avons pris plein les mirettes. Nous garderons un souvenir particulièrement ému des somptueux belvédères de Mohare danda, Khopra danda et Dobato/Muldai, tous les trois étourdissants et générateurs de « ouaahooouuu » à n’en plus finir, ainsi que de notre virée vers le Khayer lake pour l’ambiance minérale.

Coucher de soleil sur les sommets Népal
Coucher de soleil sur les sommets Népal
Coucher de soleil sur les sommets Népal
Lever de soleil sur le Dhaulagiri point de vue de Dobato
Point de vue Dobato Muldai
Khayer Lake
Khayer Lake trek
Khayer Lake trek
Khayer Lake trek
Khayer Lake lieu de culte hindou

Khayer Lake

Le Khayer Lake s’explore à la journée depuis Khopra danda. Cette journée, optionnelle, est finalement la plus sportive du trek et, selon nous, l’un de ses meilleurs atouts. Si vous êtes bien acclimatés, ne faites pas l’impasse dessus. L’endroit non seulement est somptueux, mais le lac possède en plus une dimension religieuse intéressante : ses berges sont sacrées pour les habitants de la région, qui s’y rendent massivement en pèlerinage lors du festival de Janai Purnima. Autre point fort : la sortie vers le lac Khayer permet de renouer avec une ambiance de « haute montagne », qui contraste avec le reste des étapes du Khopra trek, réalisées pour l’essentiel en forêt et à altitude moyenne. Dernier conseil pour la route : s’il vous reste encore un peu d’énergie après avoir atteint le lac (autour de 4 500 m), grimpez jusqu’au petit oratoire perché un peu plus haut (4 700 m). La vue sur l’Annapurna sud d’un côté, et le lac de l’autre, est la plus belle qui soit.

Khopra trek montée au Khayer lake

| Le Khopra trek : un itinéraire loin des foules, idéal pour une première expérience de trekking

Le trek de Khopra (ou Khopra Ridge trek) est un itinéraire encore relativement peu emprunté, slalomant entre Mohare danda et la crête de Khopra. Tout comme le trek de Panchase, il peut être décliné de bien des manières et comporte donc de nombreuses variantes.

Khopra trek
Khopra trek

Vous trouverez ci-dessous nos étapes récapitulées. Les temps sont donnés sans les pauses, sauf pour le premier jour et l’aller-retour vers le lac Khayer :

PATICHAUR (1 050 m) à LESPAR (2 015 m) l durée : 5 heures ; distance : 12,7 km

Nuit au Lespar Lakshmi Hotel

LESPAR (2 015 m) à NANGI (2 260 m) l durée : 4 heures 30 ; distance : 9,8 km

Nuit au Nangi Community Lodge

NANGI (2 260 m) à MOHARE DANDA (3 300 m) l durée : 4 heures 20 ; distance : 12,4 km (via un chemin détourné, ne suivant pas le tracé officiel)

Nuit au Mohare Community Lodge

MOHARE DANDA (3 300 m) à SWANTA (2 260 m) l durée : 3 heures 45 ; distance : 11 km

Nuit à l’Hotel Candle Inn

SWANTA (2 260 m) à CHISTIBANG (2 950 m) l durée : 2 heures 55 ; distance : 6,7 km

Nuit au Rock Land Chistibang Lodge

CHISTIBANG (2 950 m) à KHOPRA DANDA (3 660 m) l durée : 1 heure 45 ; distance : 3,3 km

Nuit au Khopra Cooperative Lodge

LAC KHOPRA KHAYER (4 600 m + 100 m pour atteindre un petit oratoire en surplomb) l durée : 9 heures avec pauses ; distance : 18,75 km aller/retour

Nuit au Khopra Cooperative Lodge

KHOPRA DANDA (3 660 m) à DOBATO (3 426 m) l durée : 4 heures 40 ; distance : 12 km

Nuit au Mount Lucky Dobato (lodge le moins agréable du trek ; 1°C dans la chambre au matin)

DOBATO (3 426 m) à KOT DANDA (2 600 m) l durée : 4 heures 10 ; distance : 11,9 km

Nuit au Little Paradise

KOT DANDA (2 600 m) à NAYAPUL via Ghandruk et Kimche l durée : 5 heures ; distance : 18,6 km

Khopra trek

Même en l’absence d’itinéraire officiel, les randonneurs suivent en majorité un même tracé avec un départ à Ghandruk ou Kimche, et une arrivée à Hille/Nayapul. En ce qui nous concerne, nous attaquons la marche au niveau de Pathichaur (avec une première nuit à Lespar, que peu de trekkeurs incluent dans leur itinéraire) et la terminons à Kimche, sans faire étape à Tadapani ni passer par Ghorepani, des noms qui ne vous disent certainement rien vu de loin mais qui figurent depuis longtemps sur les grands axes de passage.
Cette progression en sens inverse nous permet d’éviter au maximum la foule qui se presse sur le tronçon Tadapani/Ghandruk, que l’on parcourt en fin de trek et en redescente – un tronçon surfréquenté car figurant au menu de nombreux treks dans la région.

Lodge Annapurnas Népal
Villages Annapurnas Népal
Villages région des Annapurnas Népal
Lodge Népal

Quel que soit l’itinéraire retenu, le Khopra trek se réalise généralement en une dizaine de jours. Si vous êtes un bon marcheur, rien ne vous empêche cependant de fusionner certaines étapes et de supprimer notamment l’arrêt à Chistibang (vous rejoindrez ainsi directement Khopra Danda depuis Swanta).

Nous avons mis systématiquement moins de temps que ce qu’annonçait le topo, avec 4 heures de marche par jour en moyenne contre 6 à 7 heures estimées au départ, ce qui nous a permis de nous reposer l’après-midi ou d’effectuer quelques balades dans les environs, mais nous a aussi laissé un peu sur notre faim par moment…

Maison région des Annapurnas Khopra trek Népal
Oratoire et cabane de berger Khayer Lake
Vue Mohare danda

Cela dit, ce découpage en une dizaine de jours de marche sans grosse étape ou différence de dénivelé importante est aussi un des atout du Khopra Trek. Ajoutez à cela une altitude moyenne modérée (3 660 m maximum, si l’on excepte l’aller/retour vers le Khayer Lake) et une absence de difficulté technique ou d’engagement et vous comprendrez pourquoi le trek de Khopra connait un succès grandissant. Accessible à tous, l’itinéraire est parfait pour une première expérience de trekking dans l’Himalaya.

Coucher de soleil Khopra danda
Coucher de soleil Dhaulagiri

Si vous choisissez de raccourcir le parcours ou d’en modifier le tracé, nous vous conseillons de conserver a minima les étapes au village de Lespar (le plus joli de tous les villages traversés), Mohare danda, Khopra danda et Dobato pour la vue, plus une nuit à Kot danda en fin de parcours pour vous reposer au Little Paradise – qui porte merveilleusement bien son nom. En revanche, laissez tomber les variantes comprenant un détour par Ghorepani et le belvédère de Poon Hill sous peine de vous retrouver noyés au milieu de centaines d’autres trekkeurs.

Coucher de soleil Khopra danda

| Randonner sur la crête de Khopra : autres conseils pratiques

Nous nous sommes tournés vers la petite agence de Prem Rai (Prem Nepal Trek) pour organiser notre expédition, agence que nous avions repérée en écumant les forums internet. Bien connu dans le milieu montagnard local, Prem Rai est, pour paraphraser Trek magazine, « l’un des plus grands défricheurs-baliseurs de sentiers de la dernière décennie » au côté d’Andrée de Ruiters. Les deux hommes, co-auteurs de plusieurs guides de randonnée dans la région, travaillent depuis des années à ouvrir de nouveaux itinéraires dans les Annapurnas à l’écart des portions routières, tout en cherchant à désengorger les sentiers, à associer davantage les villageois, à générer une plus juste répartition des revenus du tourisme et à mieux préserver l’environnement.

Si comme beaucoup, Prem a commencé par exercer le métier de guide, il est aujourd’hui à la tête de sa propre agence de trekking et c’est avec Bhim Kulung que nous sommes partis, un jeune guide incroyablement gentil et prévenant. En bref, si nous avons pas mal bataillé pour identifier un guide au milieu des dizaines de noms qui circulaient en ligne, nous n’avons pas regretté de nous être tournés vers Prem et nous vous renvoyons vers lui et vers son agence en toute confiance. Vous pouvez contacter Prem à l’adresse suivante : premsnepaltrek@gmail.com. Et pour vous faire une idée des coûts, nous avons payé 1 500 dollars pour deux (tout compris) pour 10 jours de randonnée avec un guide-porteur.

Bhim guide népalais
Bhim, notre guide pour 10 jours

Toutes les nuits se font en lodge/teahouse. Le trek a beau être relativement confidentiel, si vous prévoyez de vous y aventurer en haute saison, réservez vos couchages à l’avance – un guide se chargera normalement des réservations et des démarches administratives pour vous. Vous trouverez la liste de nos logements ci-dessus ; certains se sont révélés très agréables, d’autres beaucoup plus sommaires.

Lodge trek de Khopra Népal
Khopra danda Népal
Vue sur le Dhaulagiri depuis Khopra danda Népal
Sommet et drapeaux de prière Népal

Partir en trek dans la région des Annapurnas au Népal : dernières informations en vrac

| Permis et guide obligatoires

Depuis le 1er avril 2023, il n’est plus possible de randonner seul au Népal. Tous les voyageurs doivent désormais faire appel aux services de guides agréés ou d’agences de trekking autorisées, inscrites auprès du gouvernement népalais, pour pouvoir arpenter les sentiers. L’obtention d’une carte TIMS (Trekking Information Management System) est également obligatoire ; comptez 2 000 roupies par voyageur pour acquérir la carte. A cette somme s’ajoute le coût du permis, qui diffère d’une région à l’autre du Népal. Pour la région des Annapurnas, l’ACAP (Annapurna Conservation Area Permit) est facturé 3 000 roupies aux voyageurs étrangers.

| L’émergence de nouveaux itinéraires

Trois treks aimantent les randonneurs dans la région : le « Tour des Annapurnas » (ou « Circuit des Annapurnas »), considéré comme l’un des treks les plus prestigieux du pays, réalisable en 15 à 20 jours ; le « Sanctuaire des Annapurnas » (Annapurna Base Camp trek ou « ABC » – 10 jours) ; et avec un degré de difficulté moindre, le « Balcon des Annapurnas » (ou « trek du belvédère de Poon Hill » – 5/6 jours). Aussi beaux soient-ils, ces treks souffrent d’une fréquentation touristique exponentielle et de l’ouverture de larges portions routières qui, dans le cas notamment du Circuit des Annapurnas, gâchent progressivement l’expérience.

Pour y remédier, de nouveaux treks ont récemment vu le jour qui prennent le contrepied des itinéraires classiques. C’est le cas par exemple du trek de Khopra/Mohare, pensé comme une alternative hors des sentiers battus au « Balcon des Annapurnas ». Dans la même veine, le trek du Mardi Himal et le trek du Camp de base nord de l’Annapurna (« Maurice Herzog Trail ») ont tous deux l’air incroyables.

| Quand partir

Les deux périodes les plus favorables pour partir en trek sont l’automne (octobre-novembre) et le printemps (avril-mai). En automne, le temps est généralement sec et ensoleillé (la mousson tire tout juste sa révérence) et les chances sont plus grandes d’avoir une vue dégagée sur les sommets. Les mois printaniers sont souvent plus nuageux mais les chemins sont alors bordés d’arbres en fleurs. Prenez néanmoins tout cela avec des pincettes, le climat n’étant pas une science exacte et la mousson ayant tendance à se décaler progressivement vers septembre/octobre : lors de notre passage en octobre 2019, les sommets étaient ainsi régulièrement dans les nuages et le temps beaucoup plus instable qu’à l’ordinaire.

Pokhara et les Annapurnas – octobre 2019

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